Une belle tartine au saindoux

Publié le par Edmée De Xhavée

Je viens de gagner le prix Awesome Blogger qui m’a été décerné par Marcelle Pâques, que je remercie pour cet honneur.


Marcelle enroule ses pensées dans de courts poèmes où, en quelques mots perlés, elle vous présente un rang de sensations aussi apaisantes qu’une tasse de chocolat chaud en hiver. Ou le froissement douillet des draps tièdes qui nous protègent encore du matin frisquet. Ou encore l’odeur qui jaillit du four d’où l’on extrait un pain replet qui caresse les narines d’une bouffée chaude de vie pure. Regardez-la donc, Marcelle, grande prêtresse de la pâte pétrie, une chanson entre les lèvres, mille joies au cœur.


Ce prix vient accompagné de trois conditions. Pas trois vœux. Des conditions. Un, je dois remercier la personne qui me le donne. Faut-il vraiment demander ça ? N’est-ce pas un minimum d’éducation, aurait dit ma mère ? Me soupçonnerait-on de pas avoir eu les plus élémentaires leçons de savoir-vivre chez les bonnes-sœurs ? Je te remercie donc une seconde fois, Marcelle, avec une belle spontanéité, et non pas la baïonnette entre les omoplates je te l’assure ! Merci d’avoir trouvé mon blog awesome.


Deuxième condition, je dois révéler sept choses que l’on ne sait de moi. Qui n’a pas sept secrets à sortir de ses tiroirs, je vous le demande. Je sors donc ceux-ci bien volontiers.


Un – J’adore les tartines au saindoux ! Et je n’en mange jamais ici, car le pain n’est pas bon, et le saindoux non plus. Alors… le pain de Marcelle, je ne répondrais de rien ! Une belle couche de saindoux, un peu de sel, de poivre, vade retro cellulita, je ne penserais qu’à mon grand plaisir de gourmandise.


Deux – J’ai bien failli ne jamais vous connaître. J’avais six ou sept ans, et passais parfois les week-ends à Maastricht avec la gouvernante, qui en était originaire. Je montais à l’arrière de sa bicyclette, et c’est à la force de ses mollets que trente kilomètres défilaient sous les roues. J’étais bien abritée derrière son dos, l’enlaçant comme une naufragée, et elle me criait de temps à autre « Ça va, Puce ? » Une fois chez elle, je ne comprenais pas un mot, mais ses nièces irradiaient d’affection et me gâtaient honteusement. On me mettait un nœud blanc dans les cheveux, on me souriait, et je les accompagnais en pique-nique au bord de la Meuse, dans une prairie où elles se mettaient en maillot. L’après-midi était constellée de rires joyeux et de « Och erme » amusés. Je lisais mes Monsieur Lambique et attrapais des coups de soleil. Un jour alors que nous étions en ville, elle m’a laissée en face d’une vitrine – de jouets sans doute – pendant qu’elle partait au galop de l’autre côté de la rue, dans un autre magasin. Ne bouge pas, je reviens tout de suite. Le contenu de la vitrine m’a tellement captivée que lorsqu’une main a pris la mienne, j’ai suivi ce qu’il y avait au bout du bras, sans quitter l’étalage des yeux, toute abandonnée au péché de concupiscence. Mais un cri strident m’a ramenée à la réalité. Puuuuce ! Mademoiselle courait, transparente de peur. J’ai levé les yeux : je tenais la main d’un monsieur tout à fait inconnu ! Il n’a pas demandé son reste et a filé comme un coyote, se perdant dans la foule sous les malédictions sonores de Mademoiselle. En pleurant elle m’a presque étranglée dans une étreinte désespérée, et m’a fait promettre que je ne dirai rien à maman, hein Puce ? Ma promesse n’a pas été difficile à tenir car la peur profonde de Mademoiselle était descendue en moi, et a effacé tout souvenir de cette histoire, qui ne m’est revenue qu’il y a quatre ou cinq ans.


Trois – J’ai rongé mes ongles jusqu’à l’âge de dix-huit ans ! Quand ceux des mains étaient à ras, je m’attaquais à ceux des pieds ! Je peux donc encore facilement mettre mes pieds en bouche, mais ce n’est pas très utile, et ne m’a pas empêchée d’être toujours, toujours, la dernière en gymnastique.


Quatre – J’ai vraiment bien failli de pas vous connaître. Alors que je vivais dans ma charmante petite Pensione San Marco à Turin, j’y ai fait la connaissance d’un certain Joseph B***. Il m’avait approchée en me demandant une traduction du français à l’italien. Il se disait Maltais et neveu de l‘ambassadeur, portait un costume noir luisant aux fesses et talqué de pellicules aux épaules. Ses cheveux étaient longs et gras et il avait l’allure générale d’un gastéropode. Je le trouvais tout le temps sur mon passage. En guettant les bruits de couloir, les heures, les clés des chambres au tableau à l’entrée etc … je suis arrivée à l’éviter, ce à quoi il a vite trouvé une solution : il s’est mis à m’apporter des petits plateaux-repas avec un menu complet, de la pasta au panettone, avec une petite bouteille de vin. Pas de la fine cuisine, mais mangeable, et c’était difficile de dire non à Joseph-hôtesse-de-table. Je prenais le plateau et lui refermais la porte au nez avec un sourire enchanté. Il faut être polie, et j’avais mal pour le pauvre cœur amoureux de Joseph. Deux ans plus tard … il faisait la Une de La Stampa : avec un complice il avait mis des annonces offrant un travail de rêve à des jeunes filles. Elles devaient toutefois payer une coquette somme pour l’écolage, après quoi elles ne recevaient plus aucune nouvelle. Mais là où ils ont fait très fort, c’est qu’ayant la police aux trousses et ayant dépensé leurs économies si ingénieusement gagnées, ils se sont rendus chez l’une d’entre elles et l’ont séquestrée pendant deux jours dans son appartement, exigeant qu’elle leur donne tout l’argent qu’elle avait, et d’en emprunter à ses amis etc…. Comme elle était récalcitrante, Joseph lui a montré la photo d’un homme assassiné et couvert de sang en lui hurlant « regarde ce que je fais moi, quand on ne m’obéit pas ! Je suis Jack-la-Bomba, tu entends, Jack-la-Bomba est mon nom dans le milieu !!! ». Je l’ai donc, encore une fois, échappé belle ! Quant aux plateaux-repas qu’il m’apportait à petits pas … il allait deux rues plus loin chez les sœurs de Saint Vincent de Paul et se faisait passer pour un sans-abri ! Ce n’est pas mon prétendant le plus prestigieux, faut-il le dire ?


Cinq – J’aurais du mal, mais vraiment du mal, à dire non si Clint Eastwood m’invitait pour un week-end romantique.


Six – Je suis nulle en gymnastique comme dit plus haut. Quand je sautais au cheval d’arçon, on aurait dit le lancer d’un sac de patates…


Sept – La devinette la plus intrigante de ma grand-mère Edmée était : « Tu préfères être plus bête que tu n’en as l’air, ou avoir l’air plus bête que tu ne l’es ? » Je trouvais ça un casse-tête impitoyable…


Maintenant, dernière condition :  je dois transmettre ce prix d’Awesome Blogger à 7 autres personnes. C’est bien difficile car la plupart des blogs que je visite l’ont reçu… on est canardés de prix ! Aussi, je vais le décerner à mes awesome lecteurs, ceux qui passent et ne laissent jamais de commentaire :


Adèle – Jacques – Jojane – Elizabeth – Albert (le loup blanc) – Anne-Marie – France’s – Martine,… Merci de vos visites silencieuses mais fréquentes.

Publié dans Personnel

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L
<br /> Bonjour<br /> Bravo pour votre prix et de partager vos secrets.<br /> Et puis le secret N°5...<br /> <br /> Cinq – J’aurais du mal, mais vraiment du mal, à dire non si Clint Eastwood m’invitait pour un week-end romantique.<br /> <br /> ... et croustillant - mais bon personne ne pet résister a Clint.<br /> <br /> Laura<br /> <br /> <br />
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E
<br /> <br /> Chère Laura... Je ne résisterai pas du tout, sans l'ombre d'un remord. Je pense que j'envisagerais de mentir à mon mari et de lui faire son repas favori à mon retour de ce bon week-end <br /> <br /> <br /> <br />
Z
<br /> a big big bisou!!!!!<br /> <br /> <br />
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E
<br /> Bigger from here <br /> <br /> <br />
F
<br /> Ah oui, j'ai oublié ! je crois (sans être sûre) que c'est Thanksgiving aujourd'hui, non ? Si c'est bien ça, je te souhaite (ainsi qu'à ton cher et tendre) un joyeux Thanksgiving !<br /> Re-bisous<br /> <br /> <br />
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E
<br /> Merci Fauvette, oui, nous sommes invités chez des voisins sympa à 15 heures, je suis en train de préparer un gâteau à la frangipane pour leur apporter. N'en suis encore qu'au détrempage de ma pâte<br /> feuilletée, mais j'ai le temps, il n'est que 9:37h! Bisous<br /> <br /> <br />
F
<br /> Je viens de lire ton commentaire chez mamie Sido, tu m'as bien fais rire !!! Je rigole encore...C'est une bonne idée de laisser parler nos animaux tout compte fait ! LOL<br /> Bonne journée, bisous !<br /> <br /> <br />
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E
<br /> Les miens n'arrêtent pas de jacasser, en fait! Teeshah, avec l'âge, tu ne le fais plus taire, il radote <br /> <br /> <br />
M
<br /> Que c'est bien raconté toutes ces "aventures" !!!<br /> Merci de ton commentaire à Sido. Teesha aussi revient de loin, on dirait ! Son histoire est touchante.<br /> Ma fille a aussi adopté un chat de 6 mois à la SPA dans une situation terrible : il avait eu le bassin cassé et était enfermé dans une toute petite cage afin de ne pouvoir bouger, le temps que ses<br /> fractures se remettent. Personne ne voulait l'adopter, bien sûr. Et,au début, ce fut aussi très dur !! Il sautait partout, se jetait contre les murs ou les portes... Puis, peu à peu, il s'est calmé<br /> et maintenant c'est un gros pépère de 12 ans très sage ( mais attention quand même : les chiens et autres chats n'ont pas intérêt à s'approcher !!!).<br /> Bonne journée.<br /> <br /> <br />
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E
<br /> Pareil ici, Teeshah n'est pas trop sociable avec ses "compagnons" de jeux, qu'il ignore ou menace! Enfin, il y a assez de place pour tout le monde, ils ont même une veranda qu'ils ont revendiquée<br /> et où ils se sont emparés des fauteuils de rotin...<br /> <br /> Je vois que ta fille et toi aimez aussi les chats, ce sont des veinards, ceux que "nous" prenons, hein!<br /> <br /> <br />